Auditions européennes : un marathon politique pour les futurs commissaires
Le 4 novembre marque le début d’un parcours intensif pour les 26 commissaires désignés par la Commission européenne, sous la direction d’Ursula Von der Leyen. Ces auditions, organisées jusqu’au 12 novembre, se déroulent devant les commissions spécialisées du Parlement européen.
Un contrôle parlementaire renforcé
Les auditions de commissaires permettent aux députés européens de jouer un rôle central dans la formation de la Commission européenne, renforçant ainsi leur influence face à une institution souvent perçue comme distante. Chaque candidat se présente devant les députés, expose ses intentions politiques, puis répond aux questions des élus. Ces échanges, organisés sur trois heures par candidat, permettent de mettre en lumière leurs compétences, mais aussi d’évaluer leurs valeurs et leur alignement avec les attentes des citoyens européens.
Une étape délicate pour certains candidats
Cette année encore, certains commissaires désignés risquent de faire face à des oppositions tenaces. Parmi les personnalités controversées figure notamment le Hongrois Oliver Varhelyi, dont la proximité avec le Premier ministre Viktor Orban soulève des critiques. En tant que candidat au portefeuille de la Santé, Varhelyi doit rassurer les députés européens inquiets de l’influence politique exercée par son gouvernement.
D’autres figures comme l’Espagnole Teresa Ribera, choisie pour devenir première vice-présidente exécutive, et l’Italien Raffaele Fitto, proposé à une vice-présidence dédiée à la cohésion des territoires, suscitent également des débats. Ribera, de tendance socialiste, fait face à la méfiance des conservateurs, notamment ceux du Parti populaire européen (PPE). De son côté, Fitto, affilié au parti Fratelli d’Italia, doit convaincre malgré son appartenance à un parti d’extrême droite.
Un enjeu majeur pour Ursula Von der Leyen
Pour Ursula Von der Leyen, qui dirige ce nouveau collège de commissaires, ces auditions sont un moment clé. Bien que ces séances soient une tradition bien établie, elles représentent un défi de taille pour elle et pour les candidats. En cas de rejet d’un ou de plusieurs commissaires, Von der Leyen devra superviser le processus de remplacement, ce qui pourrait retarder l’entrée en fonction de la Commission.
Les six vice-présidents désignés, qui sont des figures majeures de la future Commission, passeront leur audition le 12 novembre, considéré comme le point culminant de cette étape. Cette journée déterminera en grande partie si la composition du collège sera approuvée ou si des ajustements seront nécessaires.
Un vote final décisif en novembre
Le vote final au Parlement européen, prévu le 27 novembre, constitue l’ultime validation de l’équipe d’Ursula Von der Leyen. Si tous les candidats sont approuvés, ils entreront en fonction dès le mois de décembre, et leur mandat s’étendra jusqu’en 2029. En cas d’échec, ce serait un revers symbolique pour Von der Leyen, mais aussi un signal fort sur les attentes des députés européens.
Jusqu’à présent, les spéculations vont bon train et les auditions restent une étape incertaine. Les débats risquent de révéler des fractures politiques au sein de l’Union européenne, mais aussi de démontrer l’importance de la transparence dans ce processus décisionnel essentiel pour l’avenir de l’Europe.