Commission européenne : Ursula von der Leyen face à des alliances mouvantes
Depuis sa nomination à la tête de la Commission européenne en 2019, Ursula von der Leyen a su maintenir un équilibre politique délicat. Sa présidence reposait sur une coalition tripartite. La droite conservatrice du Parti populaire européen (PPE), le centre de Renew et la gauche des socialistes et démocrates (S&D).
Une majorité au bord de l’effondrement
Cet attelage a permis à la cheffe de l’exécutif de l’UE de mener ses politiques et d’assurer la stabilité institutionnelle. Cependant, depuis plusieurs semaines, elle semble rompue. La majorité qui soutenait von der Leyen n’existe plus que sur le papier.
Les votes au Parlement montrent que le PPE est désormais prêt à collaborer ponctuellement avec l’extrême droite, ce qui transforme le paysage politique européen. Les décisions concernant la migration et l’environnement ont déjà été affectées par ces nouvelles combinaisons. Chaque compromis ponctuel fragilise la présidente allemande. Celle-ci voit son pouvoir de négociation s’éroder face à des coalitions opportunistes et instables.
La droite européenne s’allie à l’extrême droite
Le PPE, parti d’origine de von der Leyen, noue désormais des accords ponctuels avec des formations d’extrême droite. Ces alliances ont déjà produit des effets concrets sur des dossiers sensibles : renforcement des contrôles migratoires et affaiblissement de certaines dispositions du Pacte vert pour le climat.
Ces combinaisons tactiques montrent une droite européenne prête à faire passer ses intérêts avant le maintien d’une coalition traditionnelle. Pour Ursula von der Leyen, cela fragilise son autorité et pourrait compliquer l’adoption future de mesures emblématiques de sa Commission.
Des perspectives incertaines pour la Commission
La recomposition des majorités interroge sur l’avenir de la présidence de von der Leyen. Chaque accord ponctuel entre le PPE et l’extrême droite remet en cause le principe d’équilibre tripartite qui avait soutenu la Commission depuis 2019. À court terme, cette situation pourrait ralentir le rythme législatif et affaiblir le pouvoir exécutif face à des coalitions éphémères et stratégiques.
À long terme, certains analystes politiques n’excluent pas que la présidente allemande doive redéfinir sa stratégie, renforcer ses alliances avec le centre et la gauche, ou faire face à des contestations internes susceptibles de menacer sa position.
Alors que le Parlement européen s’oriente vers des combinaisons politiques inédites, Ursula von der Leyen navigue en eaux troubles. La stabilité de son mandat dépend désormais de sa capacité à gérer ces alliances mouvantes et à préserver l’autorité de la Commission dans un contexte politique européen de plus en plus fragmenté.
