L’Europe franchit une nouvelle étape vers des frontières intelligentes

Le 22 octobre, 2025 dans la catégorie: Actualité, Union Européenne 

union européenneL’Union européenne amorce une transformation majeure de sa politique migratoire avec la mise en place du Système d’entrée/sortie (EES). Ce dispositif numérique, désormais déployé aux frontières extérieures de l’espace Schengen, vise à moderniser et à sécuriser les contrôles des voyageurs non européens. Grâce à la biométrie, l’Union entend mieux suivre les entrées et les sorties du territoire tout en simplifiant les formalités pour les voyageurs réguliers.

Un contrôle automatisé pour sécuriser l’espace Schengen

Le système EES repose sur un enregistrement automatisé des données personnelles et biométriques. Lors de leur première entrée dans l’espace Schengen, les voyageurs issus de pays tiers devront scanner leur passeport, fournir leurs empreintes digitales et se faire photographier. Ces informations seront ensuite stockées dans une base de données européenne commune. Pour les passages suivants, une simple vérification biométrique suffira, accélérant le franchissement tout en garantissant la fiabilité des contrôles.

Selon Magnus Brunner, commissaire européen aux affaires intérieures et à la migration, chaque ressortissant d’un pays tiers sera soumis à une vérification d’identité et à un enregistrement dans les bases de données de l’Union. Le système remplacera progressivement les tampons physiques dans les passeports par des enregistrements électroniques, marquant une étape décisive vers la dématérialisation des frontières.

Une réponse à la fraude et aux défis migratoires

L’objectif affiché de l’EES est clair : repérer plus facilement les voyageurs qui dépassent la durée autorisée de leur séjour et lutter contre l’immigration irrégulière. Ce dispositif permettra également de mieux prévenir la fraude à l’identité, un phénomène en hausse ces dernières années. Le projet répond à une demande croissante de plusieurs États membres, désireux d’un contrôle plus rigoureux et plus harmonisé des flux migratoires.

Magnus Brunner a qualifié le système d’entrée/sortie d’« épine dorsale numérique du nouveau cadre européen commun en matière de migration et d’asile ». En d’autres termes, l’EES incarne la volonté de l’Union de concilier ouverture et sécurité dans un contexte politique sensible. Le dispositif s’appliquera à tous les pays membres de l’espace Schengen, à l’exception de l’Irlande et de Chypre, mais incluant la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Liechtenstein.

Une mise en œuvre progressive jusqu’en 2026

Le déploiement du système se fera de manière progressive sur environ six mois. Cette phase de transition permettra aux États membres, aux entreprises et aux voyageurs de s’adapter aux nouvelles procédures. L’Union européenne prévoit une mise en service complète du dispositif pour le 10 avril 2026, date à laquelle les tampons physiques seront définitivement remplacés par des enregistrements électroniques.

Avec l’EES, l’Europe entre dans une nouvelle ère : celle de frontières intelligentes, où la technologie devient un outil central de gestion des mobilités et de protection du territoire.

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