L’Union européenne frappe fort : cap sur la flotte fantôme russe
À Bruxelles, un nouveau cap vient d’être franchi. Récemment, l’Union européenne a validé un 17e train de sanctions contre la Russie. Cette fois-ci, la cible principale n’est autre que la flotte fantôme. Un système maritime parallèle permettant à la Russie de faire profit des restrictions sur le pétrole, en échappant aux radars internationaux.
L’heure est grave. Cependant, les pourparlers entre la Russie et l’Ukraine doivent se poursuivre à Istanbul. C’est le lieu symbolique où les pourparlers s’étaient interrompus en 2022. De son côté, l’Europe affiche clairement son ambition : frapper là où ça fait mal, l’économie.
On estime à plus de 400 le nombre de navires impliqués dans ce réseau discret, d’après une analyse de l’École d’économie de Kiev. Bon nombre de ces embarcations sont anciennes, peu fiables et naviguent dans des conditions précaires. On peut citer, par exemple, des pavillons changés à la volée, des transbordements discrets en pleine mer, une assurance douteuse, et des équipages sous-formés. Mais quelle est donc leur mission ? En effet, ils acheminent le pétrole russe malgré l’embargo. Pour ce faire, ils échappent aux plafonds de prix imposés par l’Occident.
Selon Antoine Arjakovsky, expert en questions russo-ukrainiennes, cette phase pourrait s’avérer cruciale. A son avis, il sent une synchronisation d’efforts entre les Européens et les Américains. Jusqu’ici, l’Europe a hésité à adopter des mesures vraiment radicales. Mais la donne semble changer. Ce durcissement pourrait bien entraîner un effet domino sur les revenus du Kremlin. Effectivement, une grande partie de ce pétrole, exporté vers des pays comme l’Inde ou la Chine, est ensuite transformé en carburants. Puis, réexporté, parfois, jusqu’en Europe.
Le viseur de l’UE affiche désormais une statistique plutôt alarmante. Environ 345 navires sont identifiés. Ils agissent de façon peu transparente sur ces voies maritimes. L’objectif est clair. Il est impératif de démanteler les réseaux parallèles coûte que coûte. Ils permettent encore à la Russie de tirer des profits significatifs de ses exportations d’hydrocarbures.
Plus qu’un signal économique, cette mesure se veut aussi politique. L’Europe utilise la pression économique dans le but de pousser Moscou à consentir à un cessez-le-feu. Si la Russie ne peut plus compter sur ces revenus dissimulés, elle pourrait se retrouver isolée et affaiblie dans ses ambitions militaires. La partie reste serrée, mais une chose est sûre : Bruxelles ne veut plus jouer les seconds rôles. Avec cette offensive ciblée, l’UE montre qu’elle est prête à muscler sa réponse — au nom de la paix, mais aussi de sa propre souveraineté énergétique.