L’Union européenne prévoyait de surtaxer les véhicules électriques fabriqués en Chine, y compris les Tesla
Le 20 août 2024, la Commission européenne a annoncé son intention d’imposer des surtaxes sur les véhicules électriques fabriqués en Chine, y compris les modèles de Tesla. Cette décision, qui pourrait atteindre jusqu’à 36 %, est motivée par la volonté de contrer ce que l’UE considère comme une concurrence déloyale. En effet, l’UE accuse la Chine d’accorder des subventions publiques massives à ses entreprises, créant ainsi un déséquilibre sur le marché européen. Les véhicules électriques chinois représentent désormais 22 % du marché européen, une part en forte augmentation par rapport aux 3 % enregistrés il y a trois ans. Cette situation est perçue comme un défi pour les fabricants européens, dont les coûts de production sont plus élevés et qui ne bénéficient pas de soutiens équivalents.
La mesure envisagée s’inscrit dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre Bruxelles et Pékin. Les subventions chinoises, visant à soutenir les secteurs des véhicules électriques, des panneaux solaires et des batteries, sont jugées comme des obstacles à une concurrence équitable. L’objectif de l’UE est de rétablir une parité dans les prix des véhicules électriques sur le marché européen, en ajustant les droits de douane pour compenser les avantages dont bénéficient les produits chinois.
Tesla également concerné par la surtaxe
Cette annonce survient dix mois après le début d’une enquête anti-subventions sur les véhicules électriques chinois, lancée en octobre 2023. Les premières taxes compensatoires provisoires ont été mises en place le 5 juillet 2024, et les nouvelles surtaxes proposées entreront en vigueur d’ici fin octobre 2024. Les taxes appliquées varient selon les entreprises et leur niveau de coopération avec l’enquête de l’UE. Le constructeur chinois BYD serait soumis à une surtaxe de 17 %, Geely à 19,3 %, et SAIC à 36,3 %. Les véhicules Tesla fabriqués en Chine, quant à eux, se verraient imposés d’une surtaxe de 9 %, étant donné que la Commission estime que Tesla n’a pas bénéficié de subventions aussi importantes que ses concurrents chinois.
Pourtant, cette mesure pourrait être sujette à des modifications ou même à une annulation potentielle. Les États membres de l’UE sont divisés sur cette question : la France et l’Espagne soutiennent fermement les surtaxes, tandis que l’Allemagne, fortement investie en Chine, craint des représailles économiques. La chambre de commerce chinoise dans l’Union européenne a déjà exprimé ses réserves, qualifiant cette initiative de protectionniste et avertissant d’une possible exacerbation des tensions commerciales entre l’UE et la Chine. La Commission européenne devra prendre en compte ces préoccupations avant de finaliser sa décision, avec une présentation finale attendue dans les jours à venir.