Union européenne : Thierry Breton démissionne de ses fonctions de commissaire
Le commissaire européen français Thierry Breton a annoncé sa démission le 16 septembre, suscitant une onde de choc au sein de l’Union européenne. Dans une lettre publiée sur le réseau social X, il a exprimé son incapacité à continuer ses fonctions au sein du Collège, évoquant une « gouvernance douteuse ». Cette décision marque la fin d’un mandat où Breton a œuvré pour le bien commun européen, plaçant les intérêts européens au-dessus des préoccupations nationales et partisanes.
Une démission surprise et ses implications
Dans sa lettre, Thierry Breton souligne les tensions croissantes avec la présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen. Il a révélé que quelques jours avant sa démission, Von der Leyen avait demandé à la France de retirer son nom de la liste des candidats à la Commission. En échange, elle proposait un « portefeuille prétendument plus influent », ce qui a été perçu par Breton comme une manœuvre inappropriée. « À la lumière de ces derniers développements, je dois conclure que je ne peux plus exercer mes fonctions au sein du Collège », a-t-il déclaré. Il a également mentionné que la France proposerait un autre candidat.
Tensions au sein de la Commission européenne
Cette démission intervient à un moment délicat, alors que Von der Leyen est en train de finaliser la composition de la Commission suite aux élections européennes de l’été. Chaque État membre de l’UE a droit à un siège, mais l’importance politique de ces sièges varie selon le portefeuille attribué. La présidence française et le bureau de Von der Leyen n’ont pas encore commenté cette situation.
Les relations entre Thierry Breton et Ursula Von der Leyen étaient déjà tendues, exacerbées par la gestion controversée de la présidente. Breton avait été à l’origine d’une fronde au sein de l’exécutif bruxellois, contestant le style de direction jugé peu collectif de Von der Leyen. En janvier, il avait également soulevé des questions éthiques concernant la nomination d’un émissaire pour les petites et moyennes entreprises, un poste jugé stratégique et très rémunérateur. Ce poste avait été attribué à Markus Pieper, un eurodéputé allemand, peu avant un congrès crucial du Parti populaire européen, ce qui avait exacerbé les tensions entre les deux figures.
Un avenir incertain pour l’exécutif européen
La situation a pris une tournure plus complexe lorsqu’un vote de défiance du Parlement européen a été lancé contre Von der Leyen, à un moment où les élections européennes de juin approchaient. Cela a conduit au retrait de Markus Pieper, alors qu’Ursula Von der Leyen a été réélue à son poste en juillet. Elle devait, mardi, présenter aux chefs de groupe du Parlement les noms des nouveaux commissaires, en marge d’une plénière à Strasbourg.
Le départ de Thierry Breton complique encore davantage la composition de l’exécutif européen. Les dirigeants tentent de résoudre une polémique sur le manque de représentativité féminine dans la nouvelle équipe. L’eurodéputée écologiste Marie Toussaint a rapidement souligné que cette démission offre une occasion unique pour Emmanuel Macron de nommer une femme afin d’œuvrer à la parité au sein de la Commission. La France, ayant récemment un nouveau Premier ministre, Michel Barnier, est dans une période de transition, et la nomination d’un candidat adéquat est cruciale pour maintenir l’équilibre au sein de l’exécutif européen.