Adhésion de l’Ukraine : plus de 30 membres, est-ce un risque ?
L’Ukraine a intégré avec succès l’Union Européenne. Mais cette décision va sûrement provoquer plusieurs choses. La révision des traités doit se faire le plus rapidement possible.
L’Union Européenne s’agrandit. D’après, le président du Conseil européen Charles Michel, d’ici à 2030, l’Ukraine, la Moldavie et les pays des Balkans vont intégrer officiellement l’UE. Ce qui signifie que l’Union ne rime plus avec les chiffres 27. Plusieurs États, dont la France, ont bloqué ces nombres, pendant plusieurs années, mais la guerre en Ukraine a apporté un grand changement. Quand la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est déplacée à Kiev le 2 octobre dernier, elle a déjà annoncé qu’elle était dans un territoire qui sera une future frontière de l’Union Européenne.
Un débat informel s’est déroulé le 6 octobre pour parler de ce sujet, même si la plupart des membres ont déjà accepté l’extension de l’Union Européenne. Les diplomates européens se sont plutôt intéressés sur l’éventuel changement des règlements de gouvernance. Il s’agit d’une situation très urgente, même si les procédures de décision sont très lentes, comme la réforme du marché européen de l’électricité qui reste toujours en cours. D’après Gaëlle Marti, professeure de droit public à l’université Lyon 3, un risque d’ingouvernable reste très probable. Trente membres de plus vont encore rendre les prises de décisions très lentes, pourtant notre monde évolue plus rapidement.
Pour que l’Union soit efficace dans sa prise de décision, il faut oublier le droit de veto dans les domaines fiscaux ou la défense, etc. C’est une méthode pour empêcher, par exemple, Viktor Orban, le dirigeant de Hongrie, très proche de Vladimir Poutine, de bloquer les condamnations dédiées à la Russie. La révision de nombre de commissaires européens et les parlementaires restent obligatoires, avant l’élargissement. Pour que l’UE soit encore lisible, il faut équilibrer les lois électorales des États membres, pendant les élections européennes.
Si l’Europe veut s’élargir, le changement des traités reste incontournable. Selon Gaëlle Marti, il faut organiser une convention pour associer les experts, les élus et les citoyens européens. Cela permet de garantir plus de transparence. L’Allemagne est prête, mais Emmanuel Macron reste indécis et préfère renvoyer à une décision collective européenne. Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, a sollicité les gouvernements à agir, dès maintenant et de ne pas attendre le changement des traités pour agrandir l’UE, pendant son discours le 13 septembre 2023. Les habitants de l’Ukraine comptent 40 millions, ce pays pourrait s’emparer de la plupart des subventions européennes.
Steven Blockmans, directeur de recherche au Centre pour l’étude des politiques européennes, a partagé l’idée de la présidente, en annonçant qu’il ne faut pas attendre la modification des traités pour agir, plusieurs choses peuvent être réalisées avec les accords d’adhésion signés par les pays candidats.