Droits à l’IVG : l’UE incapable de faire un demi-tour

Le 20 juin, 2023 dans la catégorie: Actualité, Union Européenne 

union européenneL’avortement est autorisé sur papier dans la plupart des pays européens, mais sa pratique reste très compliquée. Ça fait 1 an que le droit à l’IVG a été inclus par le Parlement européen dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne, or l’acte ne peut pas être réalisé.

D’après Robert Biedron, député européen socialiste polonais, cette situation est incompréhensible, l’Europe regorge des bananes, des carottes, et même d’une loi pour un chargeur universel. Mais qu’on est-il des droits des femmes ? Une charte européenne dédiée à l’avortement n’existe pas encore. Même si cette loi sera adoptée au niveau européen, la flexibilité de l’UE sera limitée, comme les règlements sur le tabac.

La charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne assure le droit à la vie privée et familiale, et le droit à la santé, mais elle ne parle pas directement le droit à l’avortement. Le 8 mars 2022, lors de la journée internationale des femmes, le président français avait plaidé pour l’enregistrement de ce droit dans la charte, en ajoutant qu’il ne faut pas reculer. Même si l’avortement est autorisé dans la plupart des pays membres, la réalisation n’est pas la même. L’IVG en Irlande était déjà légal en 2018, mais ces dernières années ont été soulignées par des reculs et des limitations dans plusieurs pays, surtout dans l’est de l’Europe.

Malte et la Principauté d’Andorre n’ont pas autorisé l’IVG. En Pologne, l’avortement est irréalisable. Depuis 2020, l’IVG est légale, si la vie de la femme enceinte est en danger, elle a peut-être subi un viol ou si elle est enceinte après une relation sexuelle entre membres de sa famille. En Hongrie, le droit à l’IVG est autorisé en 2022, mais avant d’avorter, les femmes doivent écouter les battements de cœur du fœtus. En Slovaquie, l’accès à l’avortement est limité, depuis ces dernières années. D’autres pays n’ont pas besoin de restreindre l’accès à l’avortement. Depuis son existence, ce droit est déjà limité, comme en Italie. L’avortement est autorisé, depuis 1978 en Italie, mais depuis 2020, 64,6% des gynécologues n’acceptaient plus la pratique de l’IVG au titre de l’objection de conscience.

Pendant sa campagne, Giorgia Meloni a assuré qu’elle ne va pas toucher au droit à l’IVG. Mais quand elle a pris le pouvoir, l’accès à l’avortement devient presque impossible. Au niveau de l’UE, seules la Suède, la Finlande et la Lituanie exigent que les gynécologues pratiquent des avortements. En janvier 2022, la Maltaise Roberta Metsola n’a jamais caché qu’elle n’accepte pas le droit à l’avortement. Elle a toujours considéré ce droit comme un crime. Le droit à l’IVG est seulement accepté, si la vie de la femme enceinte est menacée.

Commentaires pour "Droits à l’IVG : l’UE incapable de faire un demi-tour"

Les commentaires sont fermés.