L’accord Rwanda-UE sur les matières premières dénoncé par la République démocratique du Congo, défendu par Bruxelles

Le 4 mars, 2024 dans la catégorie: Actualité, Union Européenne 

union-européenneUne signature entre le Rwanda et l’Union européenne (UE) pour un accord de coopération sur les matières premières a été réalisé le 19 février 2024.Cet accord est fortement critiqué en République démocratique du Congo (RDC), qui signale le détournement des minerais congolais depuis plus de 20 ans par certains pays étrangers, dont le Rwanda. Du côté de l’UE, Bruxelles défend cet accord.

Selon Coralie Pierret, la collaboration entre le Rwanda et l’Union européenne sur les matières premières contrarie la République démocratique du Congo. Cet accord, signé le 19 février 2024, a donné lieu à une multiplication des prises de position contre le mémorandum. La RDC accuse certains pays étrangers, dont le Rwanda, de détourner les minerais congolais depuis 20 ans. L’armée rwandaise est également soupçonnée de participer à la déstabilisation de l’est de la RDC.

Un plan d’investissement européen sur les matières premières a été signé en début de semaine. Le mois d’octobre dernier, un accord du même ordre avait été conclu entre l’UE et la RDC. Cet accord vise à développer les compétences dans le secteur minier, ainsi qu’à optimiser la transparence et la traçabilité, notamment pour le tantale et le niobium, indispensables à la fabrication des technologies modernes telles que les smartphones ou les ordinateurs.

Selon Kinshasa, le sous-sol rwandais ne dispose pas de ces matériaux, et le Rwanda tire ses minerais de la RDC. Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, a souligné sur le réseau social X une contradiction entre la signature de cet accord et les valeurs de l’Union européenne, notamment en ce qui concerne la défense des droits humains.

Le ministère congolais des Affaires étrangères attend que les autorités de l’Union européenne clarifient leur comportement ambigu, alors qu’elles continuent d’affirmer leur volonté de contribuer à la fin de la crise sécuritaire à l’est du Congo et à mettre fin à l’exploitation illicite de ses richesses naturelles. Le prix Nobel de la paix 2018, le Congolais Denis Mukwege, exprime que ce conflit est économique et que l’exploitation ou le commerce illégal des minerais est la source de la violence.

Selon Pierre Benazet, l’UE nie toute mauvaise intention de sa part, confirme l’utilité de l’accord et condamne l’action des groupes armés dans l’est de la RDC. Le 22 février, la commission a répondu que l’UE reste un acteur objectif. Selon Peter Stano, porte-parole de Josep Borrell, l’Union européenne ne prend pas parti et a toujours adopté une approche équilibrée, en sanctionnant plusieurs fois le comportement des différents acteurs face aux groupes armés dans l’est de la RDC.

L’Union européenne défend l’accord signé avec le Rwanda et est accusée par le gouvernement congolais. Avec son programme baptisé « Portal mondial », elle affirme qu’elle est ouverte à tous les partenaires prêts à s’engager dans des projets « durables et responsables ».

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