L’Union Européenne participe-t-elle au financement du travail forcé en Érythrée ?

Le 1 avril, 2019 dans la catégorie: Actualité, Union Européenne 

union européenneDes exilés érythréens aux Pays-Bas viennent juste de demander à la Commission européenne de procéder à l’exécution rapide de ses obligations. Ils souhaitent, en effet, qu’elle apporte quelques modifications au contrat d’aide financière au profit de l’Érythrée concernant des chantiers d’infrastructures. À titre de rappel, le régime d’Asmara et le commissaire européen au développement se sont mis d’accord en février dernier sur le fait que la réalisation des chantiers de routes entre l’Éthiopie et le port de Massawa fait partie du « service national ». Pourtant, il s’agit d’une souscription militaire classée par la conscription militaire comme un travail forcé et une autre forme d’esclavage.

Service national, esclavage moderne

De nombreux Érythréens cherchent à éviter à tout prix le service national. Il prend la forme d’une intégration dans l’armée, à partir de la classe terminale. Ils sont obligés de passer sous les drapeaux pendant de nombreuses années, et ce, contre un salaire minime. Ils doivent également subir à diverses formes de traitement purement militaire, dont les viols pour les jeunes filles, la violence et l’arbitraire.

Des professionnels du Comité des droits de l’homme de l’ONU ont ainsi pris l’initiative de dénoncer cette forme d’esclavage. Selon eux, cette conscription militaire n’est autre qu’un travail forcé ainsi qu’à une autre forme d’esclavage. Ces gens sont obligés et doivent travailler sur les chantiers de routes entre le port de Massawa et l’Éthiopie. D’ailleurs, leurs missions sont déjà mentionnées dans le contrat d’aide financière à l’initiative de l’Union Européenne.

La Fondation Droits de l’homme pour les Érythréens basée aux Pays-Bas décide ainsi d’intervenir en adressant une lettre à la Commission ainsi qu’à son organisme de financement d’urgence. À noter qu’elle est actuellement en étroite collaboration avec un avocat, Emiel Jurjens. Elle souhaite inviter l’Union Européenne à organiser un débat ouvert à tous. Cette occasion permettrait à tous les participants de poser leurs questions et de dialoguer pour parvenir à une solution. Elle leur offrirait également l’occasion de détailler le problème et de donner leur propre point de vue.

L’Union Européenne semble être d’accord avec cette situation…

Sans doute que des assurances de vigilance sont déjà mises en relief dans le contrat. Elles concernent les droits des travailleurs et leurs conditions de travail. Toutefois, l’avocat et la fondation ne sont pas du tout satisfaits de la situation et met l’accent sur un problème assez large. Selon eux, l’Union Européenne est bel et bien au courant du fait que les travailleurs forcés vont subir à une situation qui est loin d’être idéale.

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