UE : la labellisation verte, l’énergie nucléaire entraine une discorde franco-allemande
Le désaccord entre les deux pays sur le sujet du nucléaire ne devrait pas avoir d’impact sur la relation franco-allemande selon la déclaration d’Anna Lührmann, la secrétaire d’État allemande aux Affaires européennes.
L’antagonisme flagrant entre la France et l’Allemagne sur la question du nucléaire
Quand il s’agit de débattre sur l’usage de l’énergie nucléaire, l’antagonisme est flagrant entre la France et l’Allemagne. Récemment, cette dernière s’est vivement opposée à la décision de l’Union Européenne d’y attribuer un label vert. Et par l’intermédiaire de la secrétaire d’État allemande aux Affaires Européennes, l’Allemagne a encore réaffirmé sa position qui est à l’opposé de celle de la France lors de son discours du 7 janvier 2022.
Rappelons que la commission européenne a exposé ce projet d’attribution d’un label vert pour les centrales nucléaires et à gaz le 31 décembre 2021, dans le but de favoriser un financement des installations permettant d’endiguer le changement du climat. Selon les Français, qui veulent réinvestir sur l’énergie nucléaire, celle-ci serait exempte de carbone. Ainsi la Pologne et la République Tchèques devraient troquer leurs centrales à charbon contre celle-ci.
Un antagonisme pragmatique et assumé
De leur côté, les Allemands préfèrent abandonner l’usage de ce type d’énergie. Ils ont entamé la fermeture progressive de toutes leurs centrales nucléaires après la catastrophe de Fukushima de 2011. Cette procédure sera achevée fin 2022. Le vendredi 7 janvier 2022, les Allemands ont désactivé la moitié des six réacteurs encore en activité.
Selon le membre du Parti écologiste allemand, Anna Lührmann, l’Europe doit prendre un autre itinéraire non seulement à cause du changement climatique mais aussi à cause de son besoin d’indépendance politique dans le domaine de l’énergie. C’est la raison pour laquelle l’Europe ne doit pas se reposer entièrement sur le gaz et l’uranium car ce sont des ressources non disponibles en quantité suffisante en Europe. De ce fait, cela engendrerait une dépendance considérable vis-à-vis des fournisseurs potentiels. Et elle a ajouté que ce n’est pas une énergie durable car les déchets nucléaires sont impossibles à gérer.
Mais elle ne manque pas de nous rassurer que ce désaccord ne sera pas une source de conflit entre l’Allemagne et la France alors que cette dernière vient de prendre la présidence de l’Union Européenne. Elle soutient que les deux pays entretiennent une relation forte et étroite en dépit du fait que chacun soit parfaitement conscient de la position de l’autre sur ce point. Et cela ne les empêchent pas de trouver un consensus et de collaborer pour mener à bien d’autres projets européens durant la présidence française. En l’occurrence, il y a la question de la sauvegarde du climat et du développement durable, et surtout les réflexions sur la souveraineté stratégique de l’Europe.