Union Européenne : déception des collectifs d’ONG concernant la promesse d’aide au développement

Le 29 octobre, 2020 dans la catégorie: Actualité, Union Européenne 

Union européenneLe collectif d’ONG Concord a publié son rapport annuel. Dans ce rapport le collectif exprime son regret concernant la promesse d’aide au développement octroyée par l’Union Européenne. En effet, cette dernière prévoit d’y consacrer  0,7%  du revenu national brut de chaque pays membre en 2030 alors que leurs contributions sont en baisse depuis 2016. Elle  risque donc de ne pas pouvoir atteindre son objectif

Une baisse progressive des contributions des États membres

L’Union Européenne ne pourra pas honorer ses promesses de consacrer 0,7% du revenu national brut de chaque pays membre à l’aide au développement. Cela est dû à la baisse de leurs contributions depuis 2016. Voilà ce que le collectif d’ONG Concord  a mentionné dans son rapport annuel. Cet  engagement de dédier 0,7% du revenu national brut a été pris par chaque États membres. C’est un objectif que chacun devait atteindre d’ici 2030. Pourtant, ils n’ont débloqué que 78 milliards d’euros pour cela en 2019. Cela ne représente que 0,46% de leur revenu national brut. Les contributions ont donc baissé par rapport à celles de 2016 qui représentaient 0,51% du RNB.

À cette allure de la baisse des contributions, il sera difficile d’atteindre l’objectif du 0,7%  pour l’an 2030 selon le collectif Concord. À ce train-là, il ne sera atteint que vers 2070, ajoute-t-il. Notons que le collectif rassemble 2600 ONG européennes opérant dans le domaine d’aide au développement. En dépit de la crise économique, la France a attribué une somme conséquente à cette contribution. Elle y a consacré plus de 11,1milliards d’euros. Cela représente 0,43%  de son  RNB. Mais c’est l’Allemagne qui est en tête avec 21,9 milliards d’euros.

Le collectif souligne que la contribution de la France a augmenté, malgré la crise économique, de 6% entre 2018 et 2019, pour la porter à 11,1 milliards d’euros, soit 0,43% de son RNB. L’Allemagne représente le premier contributeur avec 21,9 milliards d’euros, soit 0,60% de son RNB, mais ce montant reste inchangé par rapport à 2018, selon Concord. La troisième économie de l’UE, l’Italie, a une contribution très faible, de 4,4 milliards d’euros, soit 0,23% de son RNB, en baisse constante depuis 2016.

Taxe sur les transactions financières

Trois États membres, le Luxembourg, la Suède et le Danemark, consacrent bien 0,7% de leur RNB à l’aide au développement, mais leurs trois contributions ne totalisent que 7,8 milliards d’euros. Un quatrième pays, le Royaume-Uni, a atteint l’objectif de 0,7% avec une contribution de 17,7 milliards d’euros en 2019, mais il a quitté l’UE. Enfin treize États membres ont, quant à eux, réduit leurs contributions entre 2018 et 2019 avec une coupe de 4% pour la Pologne et de 7% pour l’Estonie.

Une partie importante des fonds comptabilisés comme aide au développement sont de « l’aide gonflée » et couvrent des annulations de dette de pays pauvres, des aides aux étudiants étrangers et en faveur des réfugiés en Europe. L’Allemagne a ainsi comptabilisé 4,8 milliards, dont 60% pour les réfugiés. La France a alloué 2,5 milliards, dont 43% pour les réfugiés.

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne autorisent les pays à comptabiliser ces dépenses dans l’aide au développement, mais plusieurs ont renoncé à cette pratique, ou pour de faibles montants, dont le Luxembourg, le Royaume-Uni, le Danemark, la Finlande, la Suède et les Pays-Bas. Le collectif d’ONG plaide pour l’instauration d’une taxe sur les transactions financières dont les recettes devraient être affectées à l’aide au développement.

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